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Beni Alagem, fondateur de Packard Bell
AST, un mot de trois lettres qui n’existe pas dans le dictionnaire… mais dans notre mémoire collective : un fleuron de l’innovation de l’ère des PC, un culot monstre digne des start up actuels.
Aujourd’hui, AST est prêt à renaître et à porter un projet visionnaire, voici son histoire.
Les histoires les plus belles commencent simplement : celle d’AST est le fruit d’une ambition commune à 3 amis venus d’Asie étudier les sciences en Californie, et gagnés par l’esprit entrepreneur d’un pays où tout se dit possible. Comme investir 2 000 USD pour bricoler des circuits électroniques dans un garage, et devenir le 3eme plus grand fabricant d’ordinateurs au monde.
Leur idée est visionnaire : oui, les premiers Personal Computers d’IBM ne seront pas une mode éphémère, mais les clients demanderont vite à les mettre à jour… et AST (du nom des 3 fondateurs Albert, Safi et Thomas) leur proposera ses circuits imprimés. Loin devant la concurrence, ce qui deviendra une marque de fabrique.
Cette carte qui apporte une horloge, de la mémoire et un port jeu, sera tellement pertinente qu’IBM lui-même la distribuera dans son propre réseau. C’est 13m$ de vente cette année-là, et ce n’est qu’un début.
Les fondateurs ont risqué (le 1er chèque reçu est en bois, leurs maisons furent hypothéquées) mais ont gagné : fort de 135m$ de CA cette année, les Ferraris ronronnent chez eux, mais AST ne s’embourgeoise pas pour autant, place au Next Big Move.
Les cartes d’extensions s’essoufflent ? AST fera des PC ! Et offrira face aux géants IBM, NEC ou Compaq des rapports qualités/prix exceptionnels. L’AST Premium286PC sera ainsi vendu avec une imprimante laser gratuite. La concurrence tire la langue, les consommateurs non captifs apprécient, AST a réussi son pari.
AST, avec 412 m$ de CA, devient le n° 3 mondial, derrière IBM et Compaq. Sa marque est si neuve… mais AST va chercher la croissance jusqu’en Russie, en pleine guerre froide ! L’Europe et l’Asie représentent déjà 1/4 des revenus, AST devient international.
Coup double magistral : AST offre désormais une architecture modulaire (on remplace la vieille puce, on garde le châssis) et devient ainsi The Billion $ Company dès 1991. AST réussit aussi au Japon en taillant des croupières à NEC, le monde IT est admiratif de cet OVNI d’un genre nouveau.
La force d’AST réside dans sa rapidité d’exécution et son rapport qualité / prix remarquable. Mais aussi son culot monstre… Sortira ainsi en 1993 un portable transformable en tablette tactile. Nous sommes encore au XXème siècle, pas d’écosystème internet, le produit connait un succès d’estime… mais quelle audace chez AST, qui a l’étoffe des Grands.
2,4 milliards $ de ventes, une présence mondiale, une marque reconnue par les geeks et le grand public (le Groupe sponsorise ainsi des clubs majeurs de football, comme Aston Villa à Birmingham), AST rayonne… mais sa profitabilité décline, Samsung entre dans son capital, l’IT a son centre de gravité qui migre vers l’Asie.
En août 1997, Samsung achète 100% d’AST, mais ce sera un échec. Le Coréen n’arrivant pas à rendre AST profitable. En 1999, la marque AST disparait.
La marque est acquise par Beni Alagem, un ancien conducteur de tanks israéliens, accessoirement fondateur de Packard Bell. Le projet ? Faire d’AST « an Internet-driven company ». L’aventure dure jusqu’à l’été 2001 avec des ventes de PC et serveurs, mais les temps ont changés, le nouvel AST ne trouve pas sa place et doit fermer.
AST aujourd’hui peut être le début d’un nouveau challenge : culot, innovation, agilité, ambition… Les valeurs qui animèrent AST seront la source des prochains succès…
AST, tout est possible.